Les 100 000 pas à Bure pour dire non à un projet beaucoup trop dangereux, rendez-vous est pris les 17 et 18 juillet avec l’Altertour

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Le dimanche 7 juin, deux mille personnes de toute la France et d’Allemagne ont convergé à Bure pour dire non au projet d’enfouissement de déchets radio-actifs à longue vie et lancer l’appel du 7 juin dans une atmosphère aussi déterminée que festive. De nombreuses associations ont organisé ou soutenu cette journée : BureStop, Bure Zone Libre, CEDRA 52, EODRA, les Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château, la confédération paysanne, le collectif de soutien à Notre Dame de Landes … ainsi que des artistes avec les Bure Haleurs et la chorale révolutionnaire de Verdun et un scientifique indépendant, Bertrand Thuillier.

Compte-tenu de la dangerosité des déchets de moyenne activité et longue vie, de nombreuses réactions telles que la radiolyse, des aléas liés au sous-sol, à la ventilation … de l’impossibilité d’intervenir en cas de problème … le principe même d’enfouissement à grande profondeur (environ 500m) apparaît ici comme un non-sens, et ce au delà de toute polémique comme l’illustre malheureusement des accidents récents :

  1. Infiltration d’eau dans les galeries du site d’enfouissement de Hasse en Allemagne avec une contamination au Cesium 137 révélée en 1998, d’où la décision de fermer le site et la demande des verts de retraiter les déchets pour un coût d’au moins deux milliards d’euros
  2. Incendie et contamination en février 2014 dans le premier site d’enfouissement au monde, le WIPP au nouveau Mexiques aux Etats-Unis.  On ne sait toujours pas précisément ce qui s’est passé dans ce site cogéré par Areva, il est arrêté après 15 ans alors qu’il était garanti pour 10 000 ans. Le site de Cigeo devait être le grand frère du WIPP.
  3. Plus près de nous, un incendie de plus de deux mois à Stocamine, une ancienne mine de potasse en Alsace où étaient stockés des déchets ultimes (arsenic, mercure,  amiante, chrome ..) a tout stoppé en 2002. Une association de consommateur demande le déstockage total des déchets avec aujourd’hui un risque de contamination de la plus grande nappe phréatique d’Europe.

Le projet CIGEO de Bure est à une échelle bien plus importante avec des déchets plus dangereux (principalement moyenne au lieu de faible activité pour le WIPP ou Asse). Au delà encore une fois de toute polémique, un tel projet est trop dangereux pour prendre le risque. Il est prévu pour 100 000 ans alors que les projets existants sont arrêtés suite à des incidents graves au bout au plus que quelques dizaines d’années.

Via un Groupement d’Intérêt Public, 20 millions d’euros sont déversés chaque année sur un département de 190 000 personnes pour « convaincre » du bienfondé du projet par des subventions.  Dimanche, à 15 h, une chaîne humaine de plusieurs kilomètres a symboliquement entouré toute la circonférence des installations de l’Andra pour que prévale la vie.

La décision de lancement ou non du projet aura lieu en 2017. La mobilisation et la pédagogie sur le projet sont donc aujourd’hui particulièrement importantes. Rendez-vous est pris avec l’Altertour les 17 et 18 juillet, une conférence est organisée le samedi soir à la maison de Bure et un concert aura lieu le dimanche après-midi devant le site de Cigeo.

Pour en savoir plus  : http://www.reporterre.net/A-Bure-Cent-mille-pas-ont-relance-la-lutte-contre-les-dechets-nucleaires