Clôture de l’AlterTour 2018 au Festival du Bishnoï

MathieuÉdition 2018, Grand Est, Environnement, Lutte

Pour sa clôture, L’AlterTour fait la fête au festival du Bishnoï. Le festival dit non au CGO et accueille des initiatives locales en faveur d’une société plus écologique et solidaire.

Conférence sur la qualité de l’air, projection du film L’intelligence des arbres, bal folk et concerts se succèdent aujourd’hui pour la deuxième et dernière journée du festival.

Ce matin, après un doux réveil tardif, nous assistons aux interventions de Michèle Rivasi, députée européenne d’EELV et de Yannick Jadot, qui sont venu.es exprimer leur soutien aux opposant.es au Grand Contournement Ouest (GCO). Le GCO est en projet depuis 1973. Il s’agit de construire une autoroute Nord-Sud à l’Ouest de Strasbourg afin de désengorger l’autoroute existante. Les opposants dénoncent ce grand projet qu’ils jugent inutile car des avis d’experts ont estimé que le désengorgement serait moindre. Cette autoroute à péage détenue par Vinci provoquerait en revanche un flux important de poids lourds qui préféreraient emprunter cet axe plutôt que l’autoroute allemande sur laquelle ils sont redevables d’une écotaxe. Ce projet entraînerait aussi une nouvelle artificialisation de terres très fertiles et la mise en danger de nombreuses espèces animales.

Les opposant .es appellent d’ailleurs toutes celles et ceux qui vivent dans la région à se mobiliser dans les jours et les semaines à venir pour empêcher tout commencement des travaux. Plusieurs rassemblements et manifestations sont prévu.es à Strasbourg notamment pour dire NON AU GCO !

Le festival se tient à deux pas de la Zad du Moulin de Kolbsheim. Depuis un an, des opposants ont occupé la forêt, menacée par un viaduc, si le GCO sortait de terre. Cet après-midi, après un repas préparé et partagé avec les festivaliers, et…avec le soleil, les altercyclistes visitent la ZAD. Les trois accès sont barricadés. Ils.elles craignent d’être délogé.es prochainement et de voir les travaux démarrer très rapidement puisque entre le 1er septembre et le 15 octobre, c’est la seule période de l’année durant laquelle il est légalement possible d’abattre des arbres. Une telle décision irait pourtant contre plusieurs avis défavorables. En effet, le dossier présente de nombreuses failles. Mardi, une réunion d’experts ( des naturalistes, des ingénieurs, des architectes…) rendra un nouvel avis.

En arrivant, j’échange quelques mots avec une membre de l’association Zéro Déchets de Strasbourg et qui vient régulièrement sur la ZAD. Elle fait la « chasse aux œufs » ; car ici, les poules sont libres. Elles pondent où elles veulent:) Les Zadistes vivent dans une grange qu’ils.elles ont retapée et dans des cabanes, pour certaines suspendues. D’où viennent les matériaux ? « C’est essentiellement de la récup’ ! » nous lancent-ils. « On récupère les miettes [de la société] qui tombent du gâteau ! » Un Zadiste nous explique qu’il est venu vivre ici il y a 6 mois car il est attaché à ces terres, sur lesquelles il a grandi. « Je me suis dit que si je devais commencer par une lutte, alors c’était celui là, c’est un peu chez moi ».

Entre l’Altertour et la ZAD du Moulin, il y a au moins un point commun, c’est l’autogestion. « Ici, il n’y a pas de chef. La ZAD appartient à ceux qui y vivent, elle évolue donc en permanence. Quand les nouveaux.elles venu.es apportent des nouvelles idées, on les expérimente !  C’est un petit laboratoire d’organisation sociale. »

Après quelques échanges avec les Zadistes et la découverte de ce lieu de lutte contre un autre grand projet inutile, nous retournons donner un coup de main aux festivaliers, s’organiser pour le grand rangement et surtout profiter du festival !