ZAD du Keelbeek, des chicons, pas de prisons !

MathieuBelgique, Environnement, Édition 2015, Lutte, Social

Il était une fois un petit royaume qui voulait une méga prison de 1200 détenu-e-s… Ben oui, on est en Belgique, où les fonctionnaires ont (aussi) un penchant pour les grands travaux inutiles. Ils se sont dit qu’aux portes de Bruxelles, le Keelbeek, 18 hectares de nature préservée à Haren, ferait bien l’affaire. C’était sans compter sur la pugnacité des citoyens. Le 17 avril 2014, journée des luttes paysannes, 400 personnes y plantent des pommes de terre : vive la « PataZAD » !

Inaugurée en décembre, elle est occupée depuis. Pourtant, sans permis, le 19 février 2015 la moitié du terrain est clôturée, détruisant arbres et chemins au mépris de toute concertation avec les riverains. Mais ils ne lâcheront rien ! Le printemps est là : il est temps de semer des légumes en buvant la Zadinneke, la bière de la ZAD. Des chicons, pas des prisons !

« L’espace ne manque pas, c’est l’imagination et la volonté politique qui font défaut »

« Alors que bientôt 50 % de la population mondiale sera citadine, il est vital de prendre conscience de l’importance de la place de la nature en ville. […] Réguler la température, l’humidité de l’air, absorber l’eau, la filtrer, purifier l’air, polliniser les végétaux, produire des aliments de qualité, autant de réponses à des besoins fondamentaux pour la vie qui sont détruits par le bétonnage des surfaces de terre vivante. Confier ces services aux seules campagnes, c’est dépendre d’un système qui repose sur les énergies fossiles et produit trop de gaz à effet de serre. […] Sous couvert de pression démographique, de pénurie de logements et d’emplois ou de manque de sécurité, les promoteurs des projets sacrifient la qualité de vie à court terme et la viabilité des villes à long terme […]. Il y a à Bruxelles 2 millions de mètres carrés de bureaux vides, 15000 logements vides et l’équivalent de 5000 logements dans les étages commerciaux inoccupés. L’espace ne manque pas, c’est l’imagination et la volonté politique qui font défaut. […] Asphalter Bruxelles, c’est l’asphyxier. C’est lui ôter ses capacités de résilience, indispensables pour aborder notre avenir post-pétrole doublé d’un climat agressif. »

« Nous voulons une ville vivante »

Extrait du Recueil des Alternatives de l’AlterTour 2015, disponible dans le numéro de juin de la Revue Silence

La Zad du Keelbeek a accueilli l’AlterTour les 12 et 13 août 2015 à Bruxelles. Lien vers l’étape du 12 août 2015