Étape du 20 juillet : De Bure à Pierre-la-Treiche

MathieuAgriculture, Grand Est, Édition 2015

Pour la première grosse journée (environ 60 km) nous avions un temps idéal : plutôt nuageux le matin, plus ensoleillé l’après-midi, chaleur supportable, petit vent agréable, des vus étendues sur des paysages vallonés de cultures et quelques passages rafraîchissants en forêt. En partant, nous avons fait le détour par le site du laboratoire de stockage de déchets nucléaires de Bure pour dire au revoir aux veilleurs de Bure Stop qui campent devant. Par leur présence ils rappellent que tous ne sont pas d’accord avec ce projet.

À la première pause dans un village, deux habitants sont venus nous encourager puis nous faire part de leurs difficultés personnelles. Le lien social, c’est aussi ça.

À la pause de midi, à Rigny-la-Salle, nous découvrions une fontaine d’eau potable avec un grand lavoir, certains ont même plongé dedans. D’autres ont profité d’une visite de l’église par une habitante, construite de 1506 à 1512 sous l’égide de l’évêque Hugues des Hazards.

Après deux tronçons assez courts nous sommes arrivés à Pierre-la-Treiche, village de 500 habitants près de Toul, dans la Ferme de la Chaudeau de Sébastien et Lucile. Depuis deux ans ils ont repris une ferme industrielle sinistrée par la tempête de 1999 puis abandonnée et finalement rachetée par Terre de Liens. Cette association, comme on nous a expliqué, est financée par des dons et des souscriptions de parts sociales. Elle achète des terres agricoles pour permettre l’installation de jeunes agriculteurs et pérenniser ainsi l’usage de ces terres.

Le maire et le député sont également intervenus, leurs position ont suscité un débat qui s’est prolongé, pour certains, jusqu’à la nuit. Une visite de la ferme de maraîchage bio maintenant, qui comprend aussi la culture et la transformation de safran, était fort instructive. Sébastien nous a montré ses expériences, par exemple treiller (faire courir sur un fil vertical) ses concombres pour optimiser la place. Il a évoqué les aléas qu’il ne maîtrise pas : l’année dernière les aubergines n’ont pas donné pour une raison inconnue, cet été les choux souffrent de la chaleur sèche. Son enthousiasme joyeux se transmettait aux visiteurs. Il vend sa production en paniers AMAP et est en lien direct avec ses clients. Parallèlement à cette visite, un atelier sur les cosmétique fut proposé, avec la fabrication de savon. Du savon maison était d’ailleurs à notre disposition dans les douches, petite attention, grand plaisir ! Deux personnes agrémentaient le repas partagé avec des chansons, puis un orchestre animait des danses folkloriques. N’oublions pas la bière locale, ainsi que les glaces, sorbets et crêpes faits par une productrice de fruits qui était venue avec son camion ambulant.

Dutti