Du passé à l’avenir, des “Ogm” à l’agroécologie

MathieuNon classé

Jean-Pierre Berlan, AlterTour 2011, crédit photo : G de Crop

Jean-Pierre Berlan, parrain de l’AlterTour 2009 et ancien directeur de recherches INRA, était interviewé dans Médiapart, voici l’article :

Il y a deux générations, le paysan élevait ses chevaux de trait, les nourrissait avec son avoine, fertilisait ses champs avec leur fumier, semait le grain qu’il récoltait, produisait ce qu’il mangeait, cachait ses économies sous son matelas et nourrissait ses compatriotes.

Avec sa ligne de crédit au Crédit Agricole, l’exploitant, terme significatif, achète ses chevaux à John Deere, son avoine à Total, ses engrais à AZF, ses semences et biocides à Monsanto, l’essentiel de sa nourriture à Casino, mais sachant à quoi s’en tenir, préfère pour son usage personnel les légumes de son potager “bio”et les volailles de son poulailler.

Devenu un rouage d’un système technique global, ce technoserf, que l’Etat a habilement transformé en recéleur des subventions publiques destinées aux industriels, a pour tâche d’en nourrir les actionnaires et dirigeants.

Mais il se présente comme ‘paysan’ devant le public et son ministère reste celui de ‘l’agriculture’. Ainsi, le langage mystifie-t-il le “grand chambardement” (F. Braudel) de civilisation que constituent l’industrialisation de l’agriculture et du vivant et l’avènement d’une humanité “hors sol”.

Les soi disant “Ogm” approfondissent cette industrialisation de l’agriculture et de l’alimentation. Les officines de relations publiques ont fait et font bon usage des 52 millions de dollars destinés depuis 2000 à nous tromper : dix ans de luttes contre ces chimères génétiques brevetées ont à peine entamé la collusion technocratique entre le cartel des “Ogm”, les biotechniciens et les politiques.

Pourtant, dès 1998, il suffisait de lire le contrat que Monsanto faisait signer aux producteurs canadiens de colza transgénique tolérant à son herbicide Roundup pour savoir précisément ses objectifs. Ce chef de file des fabricants de bio-cides intégrés désormais aux semences, c’est-à-dire à la Vie, est en train de devenir avec le soutien de son gouvernement le “Microsoft du vivant”. Il détient 90% des semences transgéniques dans le monde. Son contrat vaut pour ses concurrents-alliés du cartel, DuPont, Syngenta, Dow, ou Bayer. Il révèle un projet commun. En voici quelques articles commentés [Lire la suite]