24 juillet : rencontre avec Robert, l’agriculteur conseil des Paniers Marseillais

MathieuAgriculture, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Édition 2011

Départ à bicyclette de Merindol pour Lamanon où nous suivons les explications de Vincent et de René qui nous présentent le partiteur de Lamanon. Il s’agit d’un vaste et historique (depuis 1535) réseau d’irrigation artificielle. 28 millions de m 3 d’eau sont répartis sur 24 000 Ha. C’est énorme et ne correspond pas vraiment à un modèle de sobriété.

Le midi, nous sommes chaleureusement reçus chez Robert et Bernadette, aidés en cuisine par Claudette, Marité et Alice. Robert nous propose une visite de son exploitation maraîchère en bio avant le repas, entièrement composé de produits locaux. Avant que la sieste nous saisisse, toute cette joyeuse bande nous présente les PAMA (anagramme ou palindrome d’AMAP?) ou « Paniers Marseillais« . Ils fonctionnent depuis 3 ans et demi sur ce principe maintenant éprouvé : des producteurs aux consomma(c)teurs, les Paniers permettent aux habitants de la cité phocéenne et à proximité de garnir leur table de légumes, produits laitiers, agrumes, fruits, poissons, céréales ou viande. Le tout en bio, bien évidemment. Une cinquantaine de producteurs, dont un quart de maraîchers, fournissent déjà le réseau. Mais le travail de cette association ne s’arrête pas là. Si un producteur exprime le souhait d’intégrer ce circuit de distribution, il ne pourra le faire que sous certaines conditions. Dans le cas où il ne serait pas encore labellisé bio, il devra entamer une démarche de reconversion. Mais il ne la fera pas seul. Il bénéficiera d’un suivi individuel de la part d’agriculteurs-conseils déjà producteurs pour les Pama, et suivra les formations collectives du réseau.

Les Pama rassemblent les commandes de 1600 familles. Cela représente 5000 personnes, 25 points de distribution, répartis un peu partout dans la ville et cinquante producteurs dont 13 maraîchers. Une des grandes victoires des PAMA aura été de permettre la découverte et l’adoption des produits bio dans les quartiers « défavorisés ». Le retour des mères de famille est particulièrement encourageant : « Ces produits frais sont bien meilleurs et on ne jette rien. On fait des économies grâce au bio !… »

Claude nous guide pour rejoindre Le Thor. 30 km avec un mistral violent en plein dans le pif. C’est l’occasion de faire preuve de solidarité sur la route. Les plus forts sont devant et « tirent » les plus faibles en leur coupant le vent. Nous sommes reçus par le Maire du Thor, Jacques OLIVIER et toute une équipe (collectif « sans OGM », D3B défense et protection du patrimoine paysan, collectif Foll’Avoine) :

« Votez pour quoi  » plutôt que « votez pour moi! « , les idées avant les personnes. Et la municipalité du Thor n’en manque pas quand il s’agit d’écologie. voyez plutôt : c’est la première « Commune sans OGM » de France à qui la justice a reconnu le droit de refuser ce type de culture sur son territoire. La cuisine centrale prépare 600 repas/jour avec des aliments bio, dont le pain. Depuis avril 2011, les produits laitiers sont exempts de pesticides. La ville vise à se fournir localement en soutenant les agriculteurs bio sur son territoire. L’énergie n’est pas oubliée. La mairie, contractuellement engagée avec le Conseil Régional, réduit ses consommations de fluides. Elle travaille son éclairage public, sensibilise les employés sur leur pratique professionnelle et invite les 8000 Thorois à repenser leurs actes. Le « Pédibus  » fonctionne déjà : élèves et parents-accompagnants se rendent à pied à l’école. Les bâtiments municipaux ont été isolés thermiquement et cette commune est la première à avoir pris un délibéré contre les gaz de Schiste et la fracturation hydraulique.

Après le repas, l’association Foll’Avoine nous régale encore avec une pièce de théâtre :

Monsanto condamné pour crime contre l’humanité ! Délirant ? Visionnaire ? L’histoire le dira.

Ce verdict, prononcé début 2011 à l’encontre du tristement célèbre géant de l’agrochimie, a été rendu par le public d’un vrai-faux procès. Vandana SHIVA (scientifique indienne), Jean-Pierre BERLAN (ancien directeur de recherche à l’INRA) et Miguel BenASAYAG (philosophe, chercheur en épistémologie) sont venus éclairer les débats. Ce procès est, parmi tant d’autres, une initiative de Foll’Avoine.

Depuis 2009, cette association défend les terres fertiles et sensibilise à la protection de la biodiversité sauvage et cultivée.

De conférences en actions de sensibilisation, elle agit dans la région d’Avignon. Foll’Avoine vient d’organiser le rachat collectif d’une exploitation viticole bio menacée par une reconversion pesticidaire. Forte de plus de 700 adhérents, elle emploie depuis peu un salarié en liaison avec les municipalités se déclarant « Commune sans OGM ». Elle assure la formation des élus et le suivi des dossiers avec à l’esprit une devise : « Pour une biodiversité sans OGM ni brevet « .

Merci à Patricia et à Hervé pour leur accueil !

LES PANIERS MARSEILAIS
contact – at – lespaniersmarseillais.org
www.lespaniersmarseillais.or
Cité des Associations
93, la Canebière
13001 MARSEILLE
MAIRIE DU THOR
+33 (0)4 90 33 91 84
mairie – at – ville-lethor.fr
www.ville-lethor.fr
Cours Gambetta
84250 LE THOR

FOLL’AvOInE • Bruno LENOBLE
+33 (0)6 25 61 46 33
follavoine.paca – at – yahoo.fr

Alain d’Ajaccio, Alterjournaliste du jour
et qui a fait un vrai travail de journaliste professionnel, c’est à dire en utilisant largement le « copier coller » dans le registre de l’AlterTour 2011 :

Supplément au n°391 de S!lence – juin 2011 • Directeur de publication : Jean-Pierre Lepri.
La revue S!lence est un mensuel écologiste publié depuis 1982.
Abonnement découverte : 20 euros pour 6 numéros. Exemplaire spécimen gratuit sur demande.
S!lence • 9, rue Dumenge, 69317 Lyon cedex 04 • revuesilence.net