AlterTour : 300 citoyens à la rencontre des acteurs de la transition

MathieuRevue de presse

À coups de pédale et par la force des mollets. Ce dimanche 9 juillet à 9 heures, l’AlterTour s’élancera de la Maison de l’Économie Solidaire à Ramonville-Saint-Agne. À la fois convivial et engagé, ce voyage à vélo à travers la France propose aux participants  d’aller à la rencontre des acteurs de la transition. Ce rendez-vous estival de la Transition écologique de plus de 300 cyclistes traversera la Haute-Garonne, l’Ariège, la Catalogne, les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, l’Ardèche, la Drôme, l’Isère et arrivera le 20 août à Graine de Cocagne à Valence.

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Pendant près d’un mois et demi, l’AlterTour traverse la France, à la rencontre des acteurs de la transition. Au programme, la visite de nombreux lieux et la découverte de projets qui participent à l’émergence d’une économie locale et résiliente : fermes agro-écologiques, écolieux, coopératives d’habitats, micro-brasseries, ateliers de réparation de vélo participatifs et solidaires, Sociétés Coopératives et participatives (Scop)… Le chemin des cyclistes les mènera également auprès de ceux qui résistent au « grands projets inutiles » initiés par le gouvernement. Parmi eux, Zones à Défendre, squats et collectifs variés. Sur les lieux d’accueil, les participants seront conviés à des chantiers participatifs ainsi qu’à divers ateliers pour comprendre les différents projets.

Découverte conviviale de projets inspirants et positifs

C’est déjà la dixième fois que l’AlterTour prend la route. La dernière édition, qui s’était tenue en 2016, avait été une vraie réussite, se réjouit Mathieu Fromont, organisateur de l’évènement : 320 participant.e.s à deux roues et 70 lieux visités sur un parcours de 1200 km, à raison de 3 heures de vélo par jour en moyenne. Les cyclistes ont été marqués par les « contrastes » observés en Loire Atlantique et en Bretagne où beaucoup de personnes agissent de manière isolée, malgré la volonté de citoyen.ne.s de porter les questions environnementales au niveau communal en renforçant la présence des habitants en politique et en privilégiant l’horizontalité dans la prise de décisions. Ailleurs, il ont rencontré bon nombre de collectifs, qui, à l’image de l’Ecocentre Trégor, proposent de réunir les habitants autour de nouvelles pratiques de partage et de simplicité volontaire.

Chacune des structures visitées montre, à son échelle, qu’il est possible de s’organiser localement pour modifier les structures de la société : « Ils veulent une alimentation bio et locale, des habitats à énergie positive, des déplacements doux… D’autres souhaitent changer de métier ou de lieux de vie pour être en cohérence avec leurs valeurs. D’autres encore veulent se regrouper pour agir collectivement en renforçant la résilience d’un territoire et en relocalisant l’économie. » La particularité de ces initiatives, c’est de transposer des valeurs fortes au cœur de projets concrets et accessibles, reproductibles ailleurs dans la majorité des cas.

Changer de modèle de société

Le modèle de société consumériste est arrivé à ses limites, insiste Mathieu Fromont qui rappelle que l’urgence d’agir ne fait plus aucun doute, puisque « nous connaissons tous l’impact de l’activité humaine sur le dérèglement climatique et la pollution des différents milieux de vie ». Face à ces enjeux, pouvons nous encore rester passifs ? Pour Mathieu Fromont, la réponse est non : « on peut attendre la prise de conscience des dirigeants politiques et même baisser les bras. Ce n’est pas l’option retenue par les participants de l’AlterTour. Ils savent que des solutions existent et qu’elles ne demandent qu’à être généralisées. Ils ont aussi conscience d’être les acteurs de leur propre vie et ne comptent pas se faire imposer un mode de vie ».

Et c’est bien dans cet esprit que se fera l’AlterTour une fois de plus, afin de « rendre hommage à ceux qui font le changement ». Et de montrer que les initiatives porteuses de sens se multiplient, partout en France comme ailleurs :  « De plus en plus conscients des conséquences sur nos vies du dérèglement climatique et de la pollution, bon nombre de citoyen-ne-s veulent changer leurs habitudes », explique Mathieu Fromont. En effet, « les actreur.rice.s de la Transition proposent des solutions concrètes pour sortir de l’impasse écologique dans laquelle nous emmène le mythe de la croissance infini. » De quoi concentrer notre regard sur les nombreuses possibilités qui s’offrent à nous dans l’espoir aussi mince soit-il d’un avenir serein.

Mr Mondialisation