Un carrefour de vie pour les aînés

JonasAlterTour, Bourgogne-Franche-Comté, Edition 2020, Habitat, Social

« On mesure la grandeur d’une société à la façon dont elle traite ses aînés »

C’est suivant cette maxime que s’est montée la maison intergénérationnelle Anne et Siméon. Dans cette belle demeure du XIXe siècle en périphérie d’Orléans, on veut créer du lien, du partage et des échanges, avec l’envie de permettre aux personnes âgées de transmettre et d’apprendre encore. Ce projet date de 2016 et est porté par un collectif de vingt-cinq personnes soucieuses de concevoir une nouvelle offre d’hébergement pour nos aînés. Mais c’est aussi un réseau de bénévoles qui ne cesse de grandir et dans lequel chacun peut trouver sa place. Depuis septembre 2019, six étudiants habitent les lieux et ont été rejoints en mai par douze retraités. Dans cette colocation expérimentale, chacun est autonome et responsable de participer activement à la vie commune. Dans la propriété, on retrouve également un gîte « La Loire à vélo », et un grand parc dans lequel les habitants comme les visiteurs peuvent s’occuper du potager et des animaux (moutons et poules). 

« Prendre le temps quand il vient, car le temps s’en ira »

« Pour entrer au cœur de l’homme, il faut apprendre à le connaître« . «Nous prenons le temps de construire ce projet avec méthode et intelligence. La notion de temps, c’est aussi savoir s’écouter, permettre à l’intelligence collective de se nourrir. C’est donner de l’espace à la réflexion et à la relation qui vont de pair. Pour entrer au cœur de l’homme, il faut apprendre à le connaître. Et, si j’ai eu le désir de changer et de quitter mon activité de cadre de santé pour ce projet, c’est pour ne plus avoir en permanence ce sentiment de courir, de réparer des dysfonctionnements et d’attendre le week-end pour me reposer. L’objectif de ce lieu c’est aussi de vivre le moment présent, puisque le temps de la rencontre c’est maintenant, ni hier, ni demain. De plus, la communication non-violente s’inscrit dans notre démarche avec un formateur parmi les associés. Nous voulons écouter chacun selon son rythme propre. On sait bien qu’avec les personnes âgées, les temps seront plus longs, mais on en tient compte et on permet à chacun de trouver sa place à son tempo».  Guillaume Delas, cogérant du projet