De la terre à la… poubelle : comment en finir avec le gaspillage alimentaire ?

AlterTourAuvergne-Rhône-Alpes, AlterTour, Alimentation, Edition 2020, Social

L’Altertour est à Lyon en ce bel après-midi ensoleillé du 21 juillet.
Les alternatives sont nombreuses et nos préparateurs d’étapes nous ont encore concocté un menu qui donne l’eau à la bouche.

Les plus gourmands ont pu s’essayer à l’anti-gaspi alimentaire
avec l’association Récup & Gamelles.

La raison de vivre de l’association

Fondée en 2014 par trois jeunes entrepreneuses engagées dans la démarche du Zéro Déchet,
Cette association revalorise des produits destinés aux ordures avec des recettes insolites et innovantes (telles que le pesto aux fanes de carottes ou les chips d’épluchures), pour sensibiliser et mobiliser la population aux enjeux du gaspillage alimentaire.
En France, il y aurait 10 Millions de tonnes de nourriture gaspillées (l’équivalent de 16 milliards d’euros), 29 kg en moyenne d’aliments jetés par personne et par an.
Au niveau mondial, c’est 12 milliards de personnes qui pourraient être nourris avec la production actuelle (soit 1,6 fois la population mondiale en 2017)*.
Des chiffres affolants, qui passent cependant inaperçus dans les débats actuels pour une consommation plus « locale » et bio
( *statistiques de l’ADEME publiées sur le site de Récup et Gamelles )

Le constat d’échec

Lorsque nous avançons sur la place du marché alimentaire des Etats-Unis (une quartier de Lyon),
Nous ne pouvons plus ignorer cette réalité dramatique.
Des caisses et des caisses de fruits et légumes, certains quelque peu amochés, d’autres tout simplement « non-conformes » aux standards de beauté agricoles, gisent sur le sol tels des liasses de billets aux pieds de la première puissance mondiale.

Exemple de récupération de marché – Photo : Récup & Gamelles

On ne peut s’empêcher de penser à toutes ces personnes qui ont laborieusement récolté ces fruits et légumes. Des tomates d’Espagne, des fraises du Maroc… l’essence qui a été utilisée pour les amener jusqu’ici, les terres qui ont été traitées chimiquement pour excéder leur potentiel de production…
Tout ça pour que ces aliments finissent à terre, désuets, ignorés entre les cartons et les passants qui s’affairent. 

« Pourquoi plus de gens ne viennent-ils pas récolter ces invendus ? »

Demande une participante de l’Altertour aux bénévoles de Récup & Gamelles qui nous accompagnent,
Pendant que nous empilons les caisses de concombre, tomates, melons, et aubergines.
« La plupart n’osent pas, par honte ou par peur que les aliments soient immangeables. »
Il y a bien quelques personnes sur le marché, la plupart âgées ou infirmes, qui glanent avec nous, mais pas suffisamment pour ces montagnes d’invendus.
A la fin de notre parcours, nous sommes même obligé·es de refuser des caisses entières de légumes que nous tendent allègrement les vendeurs du marché.
« Le but est de récupérer uniquement ce que l’on est sûr de pouvoir cuisiner, si c’est pour jeter à notre tour, ça n’en vaut pas la peine. »nous rappelle Lucas, chargé de mission à l’asso et notre guide du jour.

Sandy après une session Récup’ – Photo : Récup & Gamelles

Côté cuisine

L’on comprend mieux ce conseil le soir venu, lorsqu’il faut trier soigneusement tous les légumes récoltés.
Au menu :
– gaspacho pastèque tomate
– pancakes de courgettes
– et crumble de fruits au pain sec
Des recettes dignes de bouchons lyonnais tirées directement du livre de recettes de Récup & Gamelles.
Accessible à toutes et à tous sur leur site web, il permet aussi bien aux familles qu’aux institutions de trouver des « happy end » savoureuses pour leurs excès de stock alimentaires.


Le résultat : un menu équilibré pour 60 personnes, le tout a 0 euros ;
Un goût indiscernable à nos papilles de cyclistes affamé.es et une bonne conscience en prime – d’avoir fait un petit geste pour l’environnement !


Il nous reste encore de la route à faire sur cette thématique !