A l’Escargotier, l’échange moteur de la permaculture

Angélique MariseinAgriculture, Edition 2021, Normandie

Au cœur du Marais Vernier, un collectif expérimente les principes de la permaculture dans un petit coin de verdure appelé l’Escargotier.
Sous le soleil brulant de Normandie, Antoine et ses deux ânesses Uguette et Félicie nous accueillent pour nous faire visiter l’Escargotier. Devant nos yeux ébahis, la mère et la fille débattent sur le thème de la permaculture.

Uguette : Tu te souviens toi, comment est né l’Escargotier ?

Félicie : Yves est arrivé dans le marais il y a 12 ans. Pendant plusieurs années, il a élevé des escargots. Avec des amis, ils ont aussi créé le Studio D, un lieu culturel devenu aujourd’hui Le FaitTout.

Uguette : Ah oui ! C’est là qu’il y a le concert ce soir ? 

Félicie : Tout à fait !

Uguette : Et ensuite ? Comment est-on passé des escargots à la permaculture ?

Félicie : Quand les aventures du Studio D et des escargots se sont terminées, Yves s’est recentré sur la permaculture et a commencé à dispenser des formations.

Uguette : Oué ok… Mais euh… en quoi ça consiste la permaculture ?

Félicie : Quand on pense permaculture on pense souvent au jardin mais ce n’est pas seulement ça. La permaculture c’est à la fois un mode de vie et de gestion holistique des projets dont l’objectif est de créer de l’abondance sans nuire à la nature, ni aux êtres humains, ni au territoire, en prenant en compte plusieurs aspects : l’alimentation, la production d’énergie et surtout les relations entre les femmes et les hommes.

Uguette : Ah oui !!! ça n’a pas l’air simple entre eux contrairement à nous les ânes. Et concrètement, comment ça fonctionne à l’Escargotier ?

Félicie : Eh bien, toutes les personnes qui gravitent autour du projet s’inspirent des différents principes de la permacultures comme par exemple celui selon lequel une chose répond à plusieurs usages et qu’un même usage peut être assuré par plusieurs choses. Par exemple, le four à pain en terre est relié à un banc de masse qui chauffe l’étage de la maison. Ils récupèrent également plein de vieux outils. L’idée c’est aussi de profiter des ressources offertes par la nature sans en abuser. La maison de l’Escargotier a par exemple été construite avec des peupliers du marais vernier (remplacés par des espèces endémiques), de la terre et isolée avec du lin local. Yves profite des orties et de la consoude qui poussent en abondance pour faire des soupes et des salades. Au niveau humain, tous ceux qui gravitent autour du projet partagent leurs compétences et apprennent des autres. Tous sont des ressources. C’est vraiment enrichissant.

Uguette : Ah oué ! C’est génial !!! On les entend souvent faire la fête aussi le vendredi soir. En fait si je comprend bien, le partage et l’échange sont essentiels dans la permaculture ?

Félicie : Oui en effet ! Comme le dit Antoine, ils n’ont rien inventé les petits humains. Selon lui, la permaculture c’est seulement du bon sens : faire d’un problème une solution et d’un déchet une valorisation. Il parait que quand Yves décide de faire quelque chose, ses neurones fument pour trouver une solution qui utilise le moins d’énergie possible afin de limiter son impact sur l’environnement.  Bientôt, l’Escargotier sera reconnu comme un centre de formation en permaculture certifié.

Uguette : Chouette ! ça veut dire que de nombreux stagiaires viendront nous gratter les oreilles tout en avançant ensemble vers le changement ! J’ai hâte !

© Herbert Roers