A la ferme du Vastel, on capitalise sur le Calva

AlterTourAgriculture, AlterTour, Edition 2021, Normandie

Pour faire du cidre il faut des pommes !

Et pas que ! Avec les pommes de la ferme du Vastel, à Theurtheville-bocage, on fait du jus, du cidre, du pommeau, du calva…

Sluuurp ! On sirote, on boit goulument, on savoure, on hume, ça sent bon !

Christophe, le chef d’orchestre de la ferme cidricole est installé ici depuis 2007 et il cultive des « pommes à cidre » sur 50 ha. Il s’est installé progressivement en gardant un emploi à mi-temps en éducation à l’environnement dans un premier temps et il est aujourd’hui content de pouvoir vivre entièrement de la vente de ses produits. A la ferme du Vastel, il a opté pour un endettement minimum, les terres sont en location, ainsi que les machines (tracteur), permettant ainsi de pouvoir changer d’envie et de faciliter la reprise de l’exploitation.

Sous les pommiers, oies et moutons s’occupent de la fauche, au moins en partie. Chez Christophe, on réfléchit sa consommation de pétrole, alors les façons de faire sont en constante évolution et réflexion. Les idéaux romantiques des débuts se heurtent parfois à l’impératif d’efficacité, de rentabilité, de confort et c’est ce qui l’a fait préférer les cuves en inox aux tonneaux en bois notamment. Ici le vieux pressoir est illuminé  de guirlandes, dominé par une boule à facette ! Une fabuleuse piste de danse pour déchainer nos corps harassés de vélo et abreuvés de soleil normand (ceux qui savent savent 🙃 ) !

Il fait bon vivre ici ! Peu de mécanisation et beaucoup d’huile de coude ! « Ma force c’est d’avoir des potes ! » déclare Christophe avec énergie !

Le Cotentin, une terre nucléaire

Et en parlant d’énergie, nous avons eu le plaisir d’en parler et d’en débattre avec plusieurs collectifs anti-nucléaire du coin (Le GAMA et le CRILAN).

Car le Cotentin est une terre « nucléaire » si l’on peut dire ainsi, où beaucoup d’enjeux sont concentrés, avec le site de la Hague, centre de retraitement de combustibles usés pour l’extraction de plutonium, le centre de stockage, le réacteur de Flamanville et le « nouveau » projet d’EPR (Europan Pressurized Reactor). De nombreux militants anti-nucléaire se mobilisent ici et le CRILAN a pu nous partager sa connaissance très technique du sujet et faire émerger de nombreux débats, questionnements sur cette thématique clivante, politique, économique, citoyenne…

La question est d’ampleur et on ne saurait y répondre d’une manière binaire.

Que voulons-nous faire, pour nous, demain, comme choix d’énergie ? De consommation ? De manière de vivre ? De valeurs ? Que sommes prêt à dépenser ? Avons-nous confiance en une solution technologique hypothétique future ? Quelles prises de risques (environnementaux, sanitaires, économiques, énergétiques..) acceptons-nous de prendre et sommes-nous vraiment maîtres de ces choix ? Le débat est ouvert ! MERCI à tous, militants, accueillants, altercyclistes, amis de passage, oiseaux égarés, et faites que la danse remplace le nucléaire ! 🙂

Julie

© Orianne Drouet