Vers l’autonomie joyeuse et responsable : Bâtir vivant

PaulineEdition 2022, Echappée Belle, Culture, Education, Environnement, Occitanie

Vers l’autonomie joyeuse et responsable est la devise de l’association Bâtir vivant. Amélie Perrault et Vincent Minck l’ont fondée en mars 2018 à Saint Laurent la Vernède, où iels ont aussi installé leur foyer avec leurs enfants. Les deux ont eu des parcours riches et singuliers avant de se rencontrer, elle infirmière, clown puis maraîchère, lui auteur de BD, illustrateur et voyageur au long cours avant de se reconvertir dans l’éco-construction.

Une multiplicité d’ateliers animés par qui a des savoirs à partager

Le maître-mot de leur association est le partage et l’échange, avec la volonté de proposer des occasions de se rencontrer lors d’ateliers animés par ses fondateur·ices – ou tout adhérent·e ayant des savoirs à partager. En témoigne leur planning d’activité : la balade botanique pour découvrir les plantes sauvages médicinales, les rendez-vous du potager pour explorer les associations de plantes et la transformation en purin, teinture, sirop ou baume, s’intercalent avec des dates pour explorer la créativité : danse, chant, écriture… Outre les plantes, un pilier de l’association reste la construction. À travers des ateliers pédagogiques ou des chantiers participatifs, on pourra se former à la construction de four à pain, aux enduits de terre ou à la chaux, à la fabrication de murs de différentes techniques terre. Toujours avec une attention aux matériaux, sains et naturels, (terre, paille, bois) et aux énergies qui infusent les sols et les lieux avec la géobiologie. En somme une créativité tous azimuts qui s’enracine dans les plantes et la terre pour se nourrir, se soigner, prendre soin du corps et l’abriter.

Atelier de peinture végétale
Et si on se donnait rendez vous dans quinze ans ?

« Dans quinze ans je me projette dans de l’abondance. Pas tant une richesse matérielle et pécuniaire qu’agricole et forestière. Je souhaite avancer sur un chemin vers l’autonomie grâce aux semences et en plantant une multitude d’arbres fruitiers. Pour l’instant nous louons un terrain, nous aimerions en acheter un pour notre projet de vie personnel et pour l’association. Sur ce terrain nous planterions des arbres, des plantes vivaces et nous chercherions à régénérer le sol pour avoir une terre fertile, avec les arbres on s’assure d’avoir de la vie dans le sol. La vie du sol, la rétention de l’eau, la profusion de ressources alimentaires, tout ça est lié.

Nous sommes issus d’un milieu populaire donc nous avons constaté qu’il y a deux chemins pour avancer vers l’autonomie : soit on a de l’argent donc on peut faire des formations payantes et acheter de la terre, soit on n’en a pas, et là on fait avec la débrouille ! Pour ça c’est important pour nous d’ouvrir l’accès aux formations. Oui c’est normal de valoriser les savoir-faire en les rémunérant, mais pour les personnes qui n’ont pas les moyens financiers, un échange d’un autre type est toujours possible, en donnant du temps ou en partageant un autre savoir-faire. On voudrait changer notre rapport à l’argent : oui ça sert au quotidien pour acheter des choses mais ce n’est pas primordial, ça n’a pas à être au centre des échanges. De toute façon, une fois qu’on est autonomes en nourriture on a moins besoin d’argent.

Ce qui m’intéresse c’est l’autonomie, pas l’autarcie : je ne veux pas nous isoler, nous fermer. Essayer de répondre seul à ses besoins, c’est plus difficile. Ce que nous recherchons c’est plutôt une ouverture, une mise en réseau avec d’autres collectifs pour aller tous et toutes ensemble vers plus d’autosuffisance. »

Amélie cofondatrice de Bâtir vivant

Pour aller plus loin :
Les rencontrer dans la vraie vie : 16, Chemin de l’Ancienne Gare, 30 330 Saint-Laurent-la-Vernède
Visiter leur page internet ou FB

Paupi