La journée commence sur les chapeaux de roue avec la chanson des altercyclistes qui pètent aux lit en éprouvant quatre jouissance, jouissance parmi lesquelles celle de réveiller leur voisins de tente. Effrayé.es par cette perspective, tous.tes les altercyclistes saute dehors en un zipe, et se ruent sur les bols du petit déjeuner, bols qui comptaient bien sur le réveil à 6h et la flemme olympique du groupe pour se carapater dans la quincaillerie dès 7h sans être ébouillantés et noyés dans des breuvages exotiques, café et thé de toutes les couleurs, arrivés on ne sait comment en Alsace, probablement de nuit en zodiac, puis en stop dans des camions conduit par des routiers complices.
S’en suivit un remue ménage indescriptible, nous ne le décrirons donc pas. Seule note d’harmonie dans ce capharnaüm de toiles et de petite cuillères, une chorale, proposé par l’ami Ivan et son fidèle carnet chanteur, tente d’orchestrer le rangement des tentes. Le soleil convaincu retient les nuages de pleuvoir, ces derniers pour se venger filent directement vers notre lieu d’arriver pour nous tendre un guet-apens.
C’est le départs des altercyclistes, remplis à bloc de tartines, les estomacs vrombissent, les pédales crissent, des flèches en pagailles échouent sur le bas côté balancées par les guides à l’avant pour canaliser le flots de rayons tourbillonnant vers notre destination, évitant ainsi d’éclabousser les routes adjacentes. Les sers-files, fatigué.es de s’arrêter pour nettoyer les flèches à l’arrière, leur hurlent dessus, elles se carapatent fissa dans le peloton, laissant la chaussée impeccable derrière elleux.
Sitôt le collectif des possibles quitté, l’impossible déjà se produit, du carbone atmosphérique retourne à la terre par une cheminée d’usine au chômage crachant un volute végétal. Enhardi le peloton se débobine gaiement en petites pelotes lors de l’ascension du 1er col. Bye bye la choucroute, ici c’est les Vosges, le pays des cuisses cuites sur petits plateaux. Mais on se resservira plus tard, d’abord on a descente ! Assagie par la monté, nous arrêtons de pédaler idiotement, ça marche beaucoup mieux, non seulement on ne se fatigue plus mais on file à toute berzingue dans un concert de freins et de sonnettes jusqu’au font de la vallée de la Moselle, où la rivière éponyme charmée par ce tintamarre dérive son cours jusqu’à à nous pour partager le pique-nique à l’ombre d’un arbre majestueux bombardé de soleil.
Mais nos vaillant.es préparateurices d’étape ne sont pas dupent, iels anticipent la perfidie des nuages chagrins. Alors hop ! On saute par surprise sur nos montures dès une heure et demi, une demi heure avant l’heure prévue, puis on dévale une piste cyclable en pente douce pour arriver au pied de la seconde cote. Les nuages enragent, ils nous crachotent dessus immédiatement. Qu’à cela ne tienne on se remet à pédaler crânement, juste histoire de rester au chaud. Cette fois les nuages humilié se mettent à pleurer pour de bon. Attendri et pries de pitié certain.e altercyclistes enfilent leur cape imperméable à capuche traditionnelle pour honorer l’eau tombé du ciel en bonne et due forme, la procession s’arrête sur le parvis de la forêt où les graines sacrées, corps des altercyclistes, sont distribuées aux pénitent.es. Consolés les nuages se recueillent un instant, juste le temps d’une descente giratoire de la monté jusqu’au Girmont du val d’Ajol. Le biotope est propice à l’épanouissement de l’altercycliste, collé au cimetière pour irriguer son corps, une prairie herbeuse large plate et moelleuse pour le dos, où deux barn-homes poussent déjà plantés par la mairie, rapidement les tente éclosent. Il est 15h45, plus d’une heure en avance sur le temps, on regarde le ciel et la petite pluie nous fait bien marrer. C’est l’offense ultime pour les nuages, fini les pour-parlers, le siège du campement se mets en place. Par salve successive ils nous assaillent avec des trombes d’eau, nous évacuons vers le préau ou chez Mimi, le bar au carrefour. S’en suit la charge de nappes de brumes, repoussé grâce à une contre attaque de tartine réconfortante et de bière, mais la brume restent à roder en contrebas derrière les conifères. Le repas se déroule sous le préau, nous sommes sains et sauf et au sec, il tombe des cordes de plus belle sans que ça entame notre moral revigoré grâce à un dhale de lentille suculant.
Nous terminons la soirée par la projection du film Le Siècle des Couturières, sur le flanc de compagnon le camion Iveco, nous ne sommes pas captif de la pluie, nous sommes captivé ! Ce documentaire excellent mêlant témoignages d’ouvrière textile et image d’archive restaurés et colorisés restera sans nul doute le souvenir le plus marquant de cette journée pour nombre d’entre nous. Emparez vous en vite ! Il ne vous coûtera seulement 3h15 de votre temps. Et aller 2eme démarque ! -50%, on le réduit à 1h30 en coupant l’audition de Bernard Arnaud qui pleurniche devant le Sénat, saisissez le rapidement ici.