Sur l’Altertour de Bio à Listours en passant par Figeac

Marine RÉdition 2025, Agriculture, AlterTour, Alimentation, Culture, Social

Ce matin réveil à 6 h avec un magnifique chant polyphonique de notre équipe petit dej’ pour un départ à 8h de ce joli lieu à Bio.
La lumière est orangée sur les collines vertes.
Premiers échanges avec les altercyclistes dont certains sont arrivés hier, une à minuit, découvre le groupe au petit déjeuner.
Hélène et Juliette sont nos nouvelles préparatrices d’étapes toutes souriantes et  énergiques.
Hélène : un peu stressant d’embarquer un grand groupe, mais je sens que cela va être bien, que je vais me détendre.
Ça y est on roule, l’air est humide et fait ressortir les bonnes odeurs d’herbes. Découverte du Lot à vélo!
Petite pause à….sous la halle. Un point presse vend de petites revues bien engagées, un café permet aux altercyclistes de faire une pause café en plus des graines. Nous nous retrouvons dans l’église style moyen âge/renaissance et osons entonner le chant qui traversera peut être l’altertour : l’eau

Arrivée à Figeac, ville toute mignonne médiévale et renaissance avec un centre très bien restauré où nous attend un repas tout prêt au restaurant « la petite graine » associatif et solidaire luttant contre l’exclusion et l’isolement . Cuisine avec des produits locaux et de saison.L’initiatrice du lieu, unique salariée nous raconte son histoire.
L’idée a germé en 2015, l’association a été fondée en 2017 et le restaurant a pu ouvrir en 2018.
Le principe est celui du repas suspendu: Chacun est invité s’il le souhaite à laisser un pourboire qui finance des repas. Les bons pour repas sont distribués dans les associations Secours Populaire, Secours Catholique ou SOS Figeac et permettent à certains certaines de venir au restaurant.
Le restaurant fonctionne sans subvention, il a depuis son ouverture permis de distribuer 2500 repas solidaires. Toutes les autres personnes sont bénévoles en cuisine, au service. Tout le monde s’affaire, chacun à sa tâche et même si l’on sent un peu de surcharge avec notre arrivée en masse, le sourire est là avec le service alors on profite. Les tables sont remplies au gré des arrivées pour favoriser la rencontre.
En septembre, une nouvelle histoire va peut-être s’écrire. Devant des difficultés financières et avec le départ  de la salariée, le lieu pourrait être repris par une association d’insertion .

Puis direction  » l’arrosoir », café associatif, espace social culturel.
Fred coprésident de l’association nous parle avec passion de ce lieu niché au RDC d’un hôtel particulier renaissance.
Au premier étage vivent les habitants- mécènes du projet  favorisant le lien social.
Au deuxième étage, des bureaux accueillent des associations comme la CIMADE, Amnesty international…un lieu de coworking.Un faible coût pour elles et la possibilité de se rencontrer, de faire naître des synergies.
L’association compte 700 adhérents pour 10 000 habitants.
Le café permet de rentrer boire un coup, d’être accueilli, d’échanger, de créer du lien. Il est d’ailleurs agréé par la CAF.
Des idées d’ateliers naissent et prennent forme par et pour les habitants selon les envies et les besoins : tricot, italien, conférence, karaoké, café philo, café autisme, clown, tango Argentin…
On y trouve également un pôle parentalité qui a été à l’origine du projet, un grand coin est d’ailleurs aménagé pour les petits et nos petits altercyclistes se sont régalés.
Un café bidouille permet à tout un chacun de réparer tous âges et conditions confondues.
Des jeux, des concerts autorisés jusqu’à maxi 22 h par le propriétaire.
L’association a deux salariés pour un 1,5 ETP qui font de l’accueil, programmation, et comptabilité. 70 bénévoles plus ou moins actifs ( une affichette invite à s’engager d’avantage!)
Les principaux financeurs sont la CAF avec le REAP réseau d’entraide à la parentalité, le Département par la Maison des solidarités (RSA)
Pourquoi sont ils engagés en temps que coprésident ou salariée ?
 » La mixité cela fait chaud au cœur »
 » Voir, se rencontrer, parler ensemble. Puis faire créer ensemble. Cela crée de l’émancipation »
Le culturel apporte du dynamisme et fait que le lieu ne se referme pas sur lui-même.
Reste la question également de la pérennité de la mise à disposition du lieu.

Reprise de notre route et arrivée sur le site de la ferme de Listours .
Laura et Rémi nous content l’histoire : l’association la boucle de Listours est créé pour soutenir un projet agricole et collectif sur 24 hectares d’espaces de prairies, de bois, une grange et une maison d’habitation mis en vente par la mairie avec le souhait d’un projet social.
Celui-ci sera agricole, collectif, avec un pôle social, culturel avec guinguette et un pôle de santé .
L’investissement de 243 000 € a été financé très rapidement par des parts prises par des particuliers dans une SAS à capital variable créé en 2023.
Cette forme juridique choisie a l’avantage de permettre d’impliquer des personnes morales et physiques,
d’être accessible à tous moyennant des parts de 100€, sécurisées avec une perte max de ce même montant.
Elle permet également de séparer le foncier de l’usage et d’ouvrir un champ des possibles :
Début de l’activité en agriculture bio avec création d’un collectif en novembre 2024.
Le pôle social est pensé avec l’accueil des scolaires et d’un public en insertion.
Le pôle culturel avec spectacles et concerts , dont la guinguette avec marché de producteurs locaux dont nous avons profités.
Possibilité d’accueillir encore des projets en cohérence.
Actuellement :
Élevage de poulets, avec maïs et blé cultivés sur place .
Un nouveau maraicher est recherché.
Une installation d’un luthier de flûte en bambou est en cours.
Un élevage de brebis est pensé et à développer. Avis aux amateurs !
Laure nous raconte comment ils souhaitent créer du lien avec les autres agriculteurs même ceux non en bio. Ils ont apprécié l’aide apportée et les échanges lors du début de leur installation. Chaque difficulté nourrit la rencontre dans le respect de l’autre.
La SAFER était également favorable, cela s’inscrivant dans le projet de développement territorial .
Reste à développer de la communication sur ce champ des possibles et agrandir le collectif.
Mais aussi rénover la grange et la maison d’habitation.
Après quelques bières bues, des échanges avec les locaux et altercyclistes , nous avons regagné nos tentes remplis de découvertes.
Fin de cette étape de 42 km et 390 D+.
Merci à tous !

AlterJournaliste : Marie-Cécile