Ce matin nous quittons Campan sous un ciel gris – mantelé et un soleil levant en flamme. Un spectacle fascinant certes mais symptomatique d’une catastrophe frontalière en cours… non loin de là les forêts espagnoles voisines brûlent…
Quelques kilomètres de sueur et une arrivée sur les hauteurs du petit village de Ségus nous plongent dans le verger d’Aurélien, notre accueillant maraîcher, arboriculteur et volailler installé en Bio.
Nous sommes aux Jardins d’Aigue Vive, ancien terrain d’accueil par des religieuses de jeunes en précarité. Ici désormais c’est la permaculture et l’agro-écologie qui guident le travail d’Aurélien.
D’ailleurs en cette période de sécheresse une consigne très claire est rappelée par nos prépas d’étapes : ce sera toilette de chat pour tout le monde …. Le taux de sudation des altercyclistes n’y changera rien… la douche n’est plus de rigueur quand l’eau vient à manquer…
Les rangées de légumes sont généreusement paillées et ici tout pousse en bio depuis 5 saisons, sur 1,8 hectares dont 5000m2 de légumes et autres fruitiers.
La vente se fait en direct principalement mais l’accès digne pour Toutes et Tous à l’alimentation est au coeur des combats d’Aurélien, qui tisse des liens avec d’autres associations qui vivent de dons à destination des plus fragiles.
Dans cette continuité, les Jardins de l’Aigue Vive ont pour vocation l’accueil de personnes âgées, en situation de handicap, de jeunes en difficultés familiales et sociales.
Mais Aurélien nous confie qu’à date il manque encore 2 millions d’euros de soutiens financiers pour mener à bien les travaux nécessaires à la mise aux normes des lieux pour que cette activité d’accueil puisse se concrétiser.
En attendant les soutiens, c’est une dynamique et un désir d’entre aide que nous observons aujourd’hui.
Autour d’Aurélien sont réunis Benjamin et Alain de Bat’Miam -qui œuvrent pour animer et faciliter les circuits d’alimentation (groupement d’achat, soutien logistique, recensement des initiatives de la vallée) Marianne de l’Accueil Azun, Manu et Sybille paysan-nes bio, tous deux investis à la confédération paysanne.
Ils travaillent tous dans la vallée et le passage de l’Altertour leur donne une belle et bien trop rare occasion de se réunir et d’échanger ensemble.
Nous planchons autour de la question « comment devenir acteur-ices des décisions en matière d’agriculture et d’alimentation » avant de partir sur les planches de pommes de terre, ramasser à la main ce qu’Aurélien et son alternante ont précieusement cultivé…
« Reprendre la terre au machines » ouvrage recommandé par la maraîchère Sibylle un peu plus tôt dans l’après-midi me revient en tête … alors que nous déterrons encore et encore quelques trésors cachés sous cette terre soignée de la vallée de la Batsurguère.
Le temps est plus humide ce soir là autour du cercle de parole… et le miracle de la pluie n’est plus très loin.

