Ce matin, les altercyclistes se réveillent chez Lucas, à l’Arrieulat, à Argeles-Gazost un peu plus tard que d’habitude, à 8h !
Rendez-vous est pris à 10h avec Lucas, jeune producteur de thé bio pour qu’il nous présente son exploitation.
Lucas fait partie de la petite cinquantaine de producteurs français.
Il s’est lancé dans cette aventure en 2020, fraîchement sorti de ses études d’agronomie. Il avait commencé à tester ses premières plantations de thé deux ans avant, en 2018, dans le jardin de la maison familiale, située un peu plus loin à Argeles. Puis, il est parti en voyage en Asie, notamment au Népal, en 2019, pour se former à la plantation. Il commence en 2020 par planter des boutures qu’il ramène de Corée et d’une autre exploitation française en Bretagne. Depuis, ses plans sont issus de boutures ou de graines importées, notamment du Népal, de Chine et d’Italie, le plus gros producteur européen de thé. Malgré quelques pertes au début, la majorité des plants se développent et résistent aux aléas environnementaux. Son exploitation compte aujourd’hui environ 3700 plans, répartis sur deux parcelles.
Sa production se décline en plusieurs types de thé aux saveurs et intensité différentes : le thé blanc est le plus raffiné. Il est issu du séchage à l’air libre des feuilles les plus petites et les plus concentrées en théine. Le thé jaune est concocté à partir des autres feuilles.
Les altercyclistes commencent leur journée avec Lucas par une visite de ses plantations.


Puis, une dégustation de thé jaune les attend à la guinguette qui surplombe les parcelles de thé.

Elle se termine par une séance de paillage des parcelles .

Cette visite est l’occasion d’évoquer l’histoire du thé, son activité et les enjeux économiques et de soutenabilité de celle-ci à long terme.
Le thé est issu de la culture de camélias dont on sèche les feuilles. Il aurait, à l’origine, été principalement produit par les moines qui l’utilisaient pour méditer. Le thé est connu pour avoir des vertus à la fois stimulantes, en raison de la caféine qui le compose, et anxiolytiques. Aujourd’hui, le thé est majoritairement produit au niveau de l’équateur, en raison du climat qui y est favorable, en particulier en Chine et au Japon.
Bien que le camélia soit en France depuis longtemps, il existe peu de cultures de camélias et donc de thé. Le climat dans la région d’Argeles ainsi que le terrain, acide, en raison de la présence de blocs de granite, est propice à cette culture.
Les parents de Lucas détenaient des terrains dans cette région ce qui a facilité le lancement de son projet. De même, les aides étatiques dont il a pu bénéficier ont été essentielles pour lui permettre de se concrétiser son projet.
Lucas nous explique le fonctionnement de son activité. Elle est partagée entre la fabrication du thé, les visites de son exploitation et la formation de professionnels. Il est aidé par un saisonnier, Clément, qui l’aide dans la fabrication 6 mois par an, à hauteur de 32 heures par semaine.
La diversification de son activité, notamment par le biais de la formation, est un élément important qui lui permet de soutenir son projet. Il pense également installer des arbres fruitiers sur ses terrains, ce qui lui permettrait d’embaucher Clément 2 mois de plus dans l’année.
Il ne prétend pas pour l’instant agrandir son exploitation de thé. Il aspire davantage à ce que cette culture se développe dans les environs, pourquoi pas chez les maraîchers, qui pourraient éventuellement l’utiliser en soutien à leur propres cultures sur les terrains propices. Lucas pourrait les aider dans cette démarche et gérer la production. Cela permettrait d’augmenter la production locale de thé et rendre celle ci plus accessible face a la concurrence étrangère. En effet, cette dernière bénéficie d’une main d’œuvre bien moins cher et de rendements d’échelle importants, compte tenu également du coût important des machines, par ailleurs produites toutes en Chine. Lucas achète ou fait produire progressivement des machines, idéalement localement, en réfléchissant aux techniques qui seraient les plus économes en énergie. Il construit également au fur et a mesure les bâtiments pour abriter la fabrication du thé.
Il vend ses produits localement, dans des épiceries, des salons de thé ou des restaurants.
Après cette visite riche, les altercyclistes partagent un repas à l’Arrieulat puis débute l’after de l’Altertour: place au rangement et à la célébration de la fin du tour !
Quelques pépites par les altercyclistes au cours de cette visite : Fred, lorsque Lucas nous présente les différents types de thé et leur composition : « Le matcha est très anxiolytique contrairement aux machos »
« Cet après-midi nous allons pouvoir coma-thé »
A médi-thé !!!!
Alterjournalistes : Mathilde et Quitterie

