Découverte du jardin de la MJC des 3 Maisons

MathieuAgriculture, Culture, Édition 2018, Grand Est, Education, Social, Vélo

J’ai rejoint l’AlterTour la veille, par train, à Liverdun. Je marche une quinzaine de minutes et le groupe finissant de déjeuner, répare les dernières petites choses, attribue à qui de droit les dernières petites taches, le café bu, la vaisselle faite, l’Iveco fermé, nous roulons agréablement le long de la Moselle jusqu’à Nancy. Nous planterons nos tentes dans le jardin de la MJC des 3 Maisons. La soirée fut divertissante car le collectif de la MJC avait préparé une soirée pizza (participative ! Merci pour cette initiation Aline !) et un spectacle de cirque qui a failli bruler les moustaches de Manu, mais heureusement non, nous avons beaucoup ri et bien dormi. Le lendemain la grasse mat’ avec tout de même le réveil à 8.30.

Ce 9 aout, nous sommes nombreux, attablés au petit déj et levés avant le réveil. Nos tartines mangées. Quelques mots échangés. Le soleil brille. Hop, le briefing de la veille avait annoncé un chantier participatif avec nos accueillants à 10 heures. J’ai le temps de m’isoler sur un hamac et lire les seules quelques pages du voyage. Bonheur rare car c’est tout juste si on trouve le temps de se lave, tant la stimulation est intense. Ah ! l’AlterTour !

La fraiseraie requiert toute notre attention. Nous apprenons que cette plante se reproduit comme une mauvaise herbe et a la fâcheuse tendance de sortir de ses petites buttes de terre crées pour qu’elles puissent prendre les nutriments de la terre et être proche du soleil pour se développer convenablement. Les racines ne doivent pas être enfoncées, mais tout juste sous la terre afin que le début de la tige soit déjà au contact de l’air.

Il y a des feuilles mortes à arracher, des stolons à découvrir, à déterrer parfois et mettre de coté pour les replanter ensuite. Les liserons sont hyper longs ! A jeter ! Ainsi que les pissenlits. C’est passionnant. Un journaliste de France Bleu interview certains d’entre nous et la salariée de la MJC, qui nous a d’ailleurs expliqué que ce potager est régulièrement entretenu par les écoles primaires du quartier, et principalement les maternelles.

Certains d’entre nous vont dans un autre potager afin d’y mettre sous terre : les plants de salades, de betteraves et de navets, qui appartenaient initialement au mari d’une salariée d’la MJC lui-même maraicher bio.

Il y a 7 MJC à Nancy. Celle-ci accueille des spectacles dans sa grande cour. Conseille sur des alternatives. Accueille des artistes en résidence à l’année. A plusieurs adhérents de tout âge et fait des partenariats avec les acteurs municipaux dont les écoles.

Nous déjeunons au calme dans une salle spacieuse de la MJC (avec une hauteur sous plafond mirobolante !) de grandes tables sont dressées et que c’est bon ! Polenta, sauce tomate, salade, fromage chèvre… Et ça repart ! Nous buvons un café et en même temps Isabelle Lesance, parisienne et élu du conseil de Paris 15ème au service de mobilité des actifs (piétons, cyclistes, voitures, deux roues) nous parle du mouvement de défense pour la bicyclette.

Elle nous invite à nous engager sans porter en justice les confrontations, mais à militer et se mobiliser via des vélorutions, des fédérations, associations ect. Fred parle de l’asso Roulons à vélo à Avignon. Du cas des nouveaux quartiers qui n’ont pas de bandes cyclables et du rôle qu’ont alors les assos vélo à être avertisseur de danger, force de proposition et à prendre le statut d’interlocuteur. Elle nous parle ensuite du cas de Paris. 3 fois par an environ les délégués élus de Paris se réunissent à l’hôtel de Ville pour discuter et voter le programme vélo qui est basé sur un budget participatif. Le cas de la rue Vaugirard. Paris Piéton dirige ce projet et d’ici quelques temps cette rue, axe d’entrée dans paris aura une piste cyclable en contre sens aux voitures. Le parking souterrain de la gare Montparnasse prendra vie un jour aussi.

Elle raconte l’histoire des berges de la Seine. Un dimanche par mois aux cyclistes depuis Tibéri. Puis le désastre pour les cyclistes lors de Paris Plage, ou l’aménagement des Berges de la Seine devenant difficiles d’accès pendant l’été. Je vous invite à parcourir son délicieux blog isabelleetlevélo.fr où les aménagements vélo de voieries sont décortiqués et les incompréhensions émergent. 1h n’est pas assez pour écouter Isabelle. Hop ! Ça repart !

Nous allons à l’Atelier Dynamo, en banlieue nord, à Maxeville, effectuer un atelier de montage-démontage. Cette asso a un énorme entrepôt, une sorte de cave énorme, humide, car très proche du canal, en hauteur de la ville, au-dessus d’une médiathèque, et à côté d’un marché producteur bi-hebdomadaire, elle recèle des milliers de vélos que les gens donnent ou que la ville leur donne abandonnés trop longtemps. L’asso a 1400 adhérents. 3 salariés à temps plein. Le vélo est in à Nancy. Il y a plusieurs asso comme celle-ci, ils forment un réseau. A travers cet atelier, j’apprends énormément et je n’ai pas peur de mal faire, il faut y aller, les vélos sont des épaves. Le lieu héberge un concert le soir, qui finira vers minuit. Franck me montrera les alentours de l’entrepôt-vélo, le Mémo appelé aussi Michto- un espace où se déroule des spectacles et un festival de cirque-théâtre en octobre ou septembre… C’est très alternatif ! Cela rappelle le style de la compagnie nantaise Royal de Luxe, des grandes installations qui prennent vie apparemment durant les spectacles.

Autour de là, il y a de nombreuses brasseries désaffectées, Kronenbourg à revendu récemment la Brasserie des Champigneulles et les brasseries reviennent à la mode. Il y a une salle de concert en face de l’entrepôt, malheureusement fermée depuis 2ans, suite à une coupure des financements publics. Je remercie Franck pour sa visite en lui payant une bière locale, il retourne mon geste en payant avec une monnaie locale, des florins, un demi plus tard nous dansons, heureux.

Frontale attachée retour aux tentes par petits groupes.

Lily