Samedi 2 août Rabastens – Albi, et dimanche 3 août

Mathieu GÉdition 2025, Agriculture, AlterTour, Alimentation, Culture, communication, Environnement, Occitanie, Vélo

Samedi 2 août

Après une soirée de folie, avec la scène ouverte à tous les talents des altercyclistes, il faut quitter  Rabastens.

Scène ouverte devant le bâtiment collectif sur le lieu d’habitat partagé de Couffouleux vendredi 1er août 2025

Courte nuit et cap au nord, Albi. Le soleil choisit de laisser un répit aux altercyclistes qui arrivent sans histoire à avaler les kilomètres et s’installent à Lescure-d’Albigeois à la grange du Serayol dans la plaine maraîchère à l’est d’Albi qui a vu fondre le nombre de maraîchers depuis 50 ans.

August lors de la présentation de son activité

Marion et August, un couple de néopaysans franco-américain, elle graphiste et lui architecte de formation, se sont installé·es ici en maraîchage diversifié il y a 7 ans, après 5 ans de pratique dans le Colorado aux USA. Leur but est de « créer quelque chose de réplicable, même pour ceux qui ont peu de fonds au départ» dit August. Iels ont racheté une ferme qui devait être détruite et monté un projet enthousiasmant et en développement. Sur leurs 3,9 ha, un est en exploitation. Leur modèle inspirant: Eliott Coleman adepte du bio- intensif, mais iels pratiquent différents styles de production : la biodynamie, la maraîchage sur sol vivant (avec du bois BRF qui se décompose) et ont choisi de bâcher le sol (avec des des bâches de recup) pour réduire la quantité de passage des motoculteurs. Iels cultivent entre autres des patates douces, pour faire du couvert végétal, des tomates et légumes de saison, et plus original, des piments, du gingembre, du curcuma, des épinards « spéciaux », avec des « semences en décalé » … Iels ont déjà planté 600 arbres et s’apprêtent à planter des noix de pécan en nombre. Iels ont aussi mis en place un compost qui traite leurs déchets verts mais aussi ceux des hôpitaux.

Certes, iels travaillent beaucoup (avec deux salariés sur la ferme) mais pas que la terre ! Iels mettent en place un projet de territoire ouvert. « Si tu as envie de t’installer en maraîchage, bienvenue » dit Marion. Le salariat est possible, mais il faut avoir déjà fait une saison complète,  avis aux amateurices ! Alors voici ses conseils : « croire en ce qu’on est, être perséverant et réaliste, ne pas se précipiter ». Elle ajoute qu’il « faut se donner du temps, car ce sont des choix de vie très engagés qui ont un impact fort sur le quotidien». Pour leur part, iels ont « beaucoup lu avant de se lancer, se sont donné des bases solides et iels appartiennent à des réseaux de recherche sur les pratiques ». Attentifs à leur temps de travail, iels l’évaluent à 70h/sem la première année et 50 actuellement. Voici de quoi nourrir la réflexion de futurs bifurcateurs !

Le lendemain, chacun·e pourra mettre la main à la pâte  et participer aux trois ateliers : le désherbage (enlever le rumex envahissant) avec Will, de la radio, ramassage des patates sous la houlette de marion et montage de la serre avec August. Chauds le soleil et l’ambiance !

Une autre structure est hébergée : incroyables comestibles devenu terres citoyennes albigeaoises, un projet complémentaire, tourné vers l’écologie et le vivre ensemble. Redonner accès à des terres agricoles pour faire pousser des légumes bio, tout en permettant à des citoyens de devenir acteurs de cette transition agricole. Oui, vous avez bien entendu, des citoyen·nes qui investissent pour acheter des terres et soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement. Pas mal, non ? Depuis 2019, ça s’appelle Terres Citoyennes Albigeoises. L’idée est de promouvoir une alimentation saine, locale et surtout durable. Comment ça fonctionne ? Iels ont une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), avec l’aide de Terres de liens : tu peux investir dans des terres agricoles, (100 euros la part), aider à les aménager, et les rendre accessibles à des paysans qui veulent cultiver en bio.

Un exemple concret : Sandrine, une productrice de fleurs bio depuis 5 ans est en train d’emménager sur les terres.

Présentation de Radio Albigés, une radio locale indépendante et laïque, née en 81, avec une programmation reflétant la diversité culturelle et linguistique. L’idée est de collecter la parole des ancien.nes, de faire vivre et entendre l’occitan, et plus largement de « faire parler les sans voix dans leur langue » : Catalan, Portugais, Espagnol, Arabe et Anglais, c’est une radio polyglotte qui émet en FM. Elle intervient dans le cadre d’actions locales, sociales, culturelles et linguistiques, et propose des musiques du monde, y compris l’occitan! Elle archive des centaines d’émissions numérisées produites en 15 ans

Aussi, on terminera la journée du lendemain par une écoute collective de deux podcasts : une maraîchère qui évoque le temps d’avant et le silence (un clin d’œil à la revue qui accueille notre livret AlterTour ?), produit par Wilfried, le « couteau suisse » de la radio.

Danielle F.

Dimanche 3 août

Une matinée en compagnie de l’association Vélocratie créée en 2019 pour faire la promotion du vélo comme transport du quotidien dans l’agglomération d’Albi. Il y a bien un schéma directeur vélo de l’anglo mais beaucoup de discontinuité dans les pistes comme nous avons pu en faire l’expérience et la mairie d’Albi est peu coopérative préférant faire la promotion du vélo loisir ou sportif. 

Nous avons pédalé de Lescure à Albi en traversant le Tarn à Arthès et Saint Juery, ce qui fait un grand détour, mais une très belle vue. Visite de la magnifique cathédrale et ses peintures ! Puis nous retraversons le Tarn en empruntant la toute nouvelle passerelle piéton-vélo construite le long du pont de chemin de fer pour la somme de 15 millions d’euros ! De là nous admirons les autres ponts de la ville : le pont vieux très ancien et le pont neuf qui date de 1880. Nous roulons à travers le quartier plus populaire de Cantepau pour à nouveau traverser le Tarn par le pont de la rocade Toulouse Rodez. La matinée est rythmée par cette expérience des ponts sur le Tarn. Nous découvrons la plaine du Gô dans une boucle de la rivière ! Il fait chaud et le but de la promenade est atteint. Faire une flèche de chaque côté du Tarn pour symboliser une passerelle qui relierait Lescure à Albi en évitant tous ces détours, désenclaverait le village et favoriserait l’usage du vélo. Un drone nous prend en photo et nous filme : mission accomplie ! 

Photos de soutien en vue de la future passerelle entre Lescure et la plaine du Go sur Albi https://www.instagram.com/p/DM7uaWJtOPD/

Sylvie D.